La Gazette : La Frette-sur-Seine : des riverains inquiets par un projet de logements sociaux
Des riverains s’opposent au projet de 97 logements locatifs sociaux, au 16, rue Calmette. Face à l’arrêté de carence pris par le préfet, la mairie explique n’avoir pas le choix.
Un vent de contestation souffle rue du Professeur-Calmette et sente des Verjus, à La Frette contre le projet de résidence intergénérationnelle Les maisons de Marianne. Des riverains se mobilisent à l’occasion de l’enquête publique, qui a lieu actuellement. Ce projet, ce sont 97 logements sociaux répartis en deux bâtiments R+2 plus attique et mansarde.
Un programme mené par Nexity, Coopération et famille et Les Maisons de Marianne (ce dernier a labellisé le projet), sur un terrain de 6 500 m2, qui nécessite une modification du plan local d’urbanisme.
Projet « démesuré » selon certains habitants
Un projet avalisé par le conseil municipal le 29 juin 2017. La mairie mettant en avant l’arrêté de carence du préfet du Val-d’Oise vis-à-vis de La Frette en matière de logements sociaux. Face aux objectifs fixés par la loi Sru (solidarité et renouvellement urbain) et la loi Duflot, en 2000 et 2013, la commune qui n’a que 76 logements sociaux, « devrait en avoir 480 ».
La préfecture a renouvelé d’ailleurs cette année son arrêté de carence, provoquant la colère du maire, qui pensait y échapper. Car l’arrêté signifie aussi une pénalité financière…
La préfecture a renouvelé d’ailleurs cette année son arrêté de carence, provoquant la colère du maire, qui pensait y échapper. Car l’arrêté signifie aussi une pénalité financière…
Et a désormais pris à la commune son droit de préemption « qui permet à l’État d’imposer un projet sans qu’on ne maîtrise rien », lâche le maire (Se, Dvd) Maurice Chevigny.
Entre les impératifs légaux et la réalité du terrain, il y a les habitants. Et ce projet, prévu au 16 rue Calmette, dans ce quartier en partie pavillonnaire (la résidence bord de Seine est juste à côté), on n’en veut pas.
Entre les impératifs légaux et la réalité du terrain, il y a les habitants. Et ce projet, prévu au 16 rue Calmette, dans ce quartier en partie pavillonnaire (la résidence bord de Seine est juste à côté), on n’en veut pas.
C’est en tout cas ce qu’expriment ces habitants qui ont écrit à la mairie pour signifier leur opposition. « Ce projet est totalement démesuré », lance un habitant de la sente des Verjus, qui craint « une dépréciation » des propriétés, « l’impact visuel côté sente des Verjus », la circulation routière à venir et le stationnement dans la rue. Et qui dénonce la démolition de la maison ronde, « pourtant identifiée comme élément remarquable ».
Un collectif autour de la défense de la sente des Verjus s’est constitué, ainsi qu’une association, Environnement frettois Verjus Boivin Jaillet. « Nous comprenons la nécessité pour la commune d’avoir un taux plus élevé de logements sociaux mais nous ne comprenons pas pourquoi ces logements sociaux seraient pour l’essentiel regroupés en un seul quartier », lancent d’autres riverains, évoquant les 43 logements sociaux en cours de construction au numéro 18 de cette même rue.
D’après l’architecte, le projet a pourtant été élaboré « de manière à s’intégrer au tissu urbain environnant composé de pavillons au style hétéroclites » et vu le « très fort dénivelé » ne sera « pas visible depuis l’espace public ». « La hauteur sera atténué par les toitures de type mansard » précise-t-il.
Le maire, Maurice Chevigny, réagit vivement
Face à cette contestation, Maurice Chevigny justifie avec force ce projet « d’intérêt général ». « Au départ, ce projet est une opération privée menée par un promoteur et un bailleur. »
Pour le maire de La Frette, « Le problème essentiel, c’est bien la loi Sru, que nous contestons. Une loi technocratique qui ne prend pas en compte les réalités du terrain, qui nous frappe de façon idiote et nous imposera une pénalité de 195 000 euros, triplée cette année, un vrai scandale ! Mais si on ne fait pas de logements sociaux, l’État nous les imposera ». Le maire répète les difficultés à construire à La Frette : zones inondables, présence de gypse ou encore « coteaux qui s’effritent… »
L’élu conteste la vision des opposants. « On les connaît ce sont toujours les mêmes. À chaque projet il y a de la contestation, c’était pareil au 108, rue d’Argenteuil. Ici, c’est un beau projet qui ne gênera pas la vue et qui n’aura aucun incidence sur la sente des Verjus qui restera un sentier de grande randonnée. Pas question d’altérer le caractère paysager du site. Il y aura bien une place de stationnement par logement. Je comprends l’inquiétude, mais il faut voit aussi que ce projet répond aux besoins des seniors ».
La maison ronde sera démolie
Enfin dernière polémique, la « maison ronde », avec « son architecture atypique qui le rend unique », retenue comme « élément remarquable » sera démolie à cause du projet. « Elle était dans un état épouvantable et ne se voyait pas de la rue », tranche Maurice Chevigny. Les travaux de la résidence pourraient démarrer, selon le maire, en 2019.
L'article publié : https://actu.fr/societe/la-frette-sur-seine-riverains-inquiets-par-projet-logements-sociaux_15551925.html
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